La chute de la colonne Vendôme
- fardoise07
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Dernière mise à jour : il y a 3 jours
Dans mon approche de l'histoire à travers des documents autres que les sources écrites, je voulais citer la démolition de la colonne Vendôme par la Commune de Paris en 1871, relatée par des gravures, des peintures,

ainsi que des photographies, dont bien sûr celles Bruno Braquehais qui réalisa plusieurs clichés,

Même angle de vue, mais ici les personnages sont floutés, la photographie, alors, demandait un long temps de pose. Colonne Vendôme à terre, Bruno Braquehais, mai 1871, papier albuminé Article sur Bruno Braquehais et Wikipedia
Comme le souligne l'article de Wikipedia, c'est bien Bruno Braquehais qui a réalisé le reportage le plus complet et le plus original de l'événement.
Un décret du 12 avril est publié dans le Journal officiel de la République française édité par la Commune:
« La Commune de Paris, considérant que la colonne impériale de la place Vendôme est un monument de barbarie, un symbole de force brute et de fausse gloire, une affirmation du militarisme, une négation du droit international, une insulte permanente des vainqueurs aux vaincus, un attentat perpétuel à l'un des trois grands principes de la République française, la fraternité, décrète : Article unique. La colonne Vendôme sera démolie. »
Repoussée plusieurs fois, la démolition de la colonne Vendôme a lieu le 16 mai 1871.
L'événement impressionne, y compris à l'étranger.


Barricade place Vendôme après la destruction de la colonne - Photographie de Franck (François Gobinet de Villechole) (© Musée Carnavalet - Histoire de Paris) - Wikipedia
Une photographie de Bruno Braquehais sera même utilisée au procès fait contre le peintre Gustave Courbet élu au conseil de la Commune par le 6e arrondissement et délégué aux Beaux-Arts. Il participe notamment à la protection du patrimoine artistique. Il n'a pas voté la démolition, mais avait adressé une requête en 1870, lors de la proclamation de la IIIe République, pour déboulonner la colonne afin de la transporter aux Invalides. Sa requête a échoué, mais elle lui sera reprochée et on fera de lui l'un des initiateurs de la démolition. Il sera arrêté après la semaine sanglante, le 7 juin 1871 et emprisonné à la Conciergerie puis à Mazas".

Gardes nationaux et curieux sur la colonne Vendôme renversée le 16 mai 1871, Bruno Braquehais, mai 1871, papier albuminé, Bibliothèque historique de la Ville de Paris.
Parmi eux, Courbet (C) et certains y ont vu aussi Arthur Rimbaud (R), mais c'est une autre histoire.

Le 2 septembre, le 3e conseil de guerre le condamne à six mois de prison fermes et à 500 francs d'amende aux motifs suivants : « avoir provoqué comme membre de la Commune, la destruction de la colonne »

"Gustave Courbet en prison" sur mon autre blog
"Le nouveau président de la République, le maréchal de Mac Mahon, décide en mai 1873 de faire reconstruire la colonne Vendôme aux frais de Gustave Courbet " , sous la forme de 10 000 francs par an pendant 33, mais ce dernier meurt en 1879, avant même d'avoir reçu la première traite. La colonne sera reconstruite entre 1873 et 1876. Wikipedia
L'histoire de la Commune : https://parcours.commune1871.org/histoire-de-la-commune/

Gravure de Daniel Vierge illustrant le chapitre « Mai » de L'Année terrible de Victor Hugo (édition de 1874).
sur google books
Dans ce chapitre le poète évoque la chute de la colonne qu'il déplore.
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