Découverts lors des fouilles d'un monastère d'une petite ville allemande, rien ne pouvait présumer que les restes de cette religieuse se distingueraient des autres.
Une équipe multidisciplinaire de chercheurs a étudié ce squelette et notamment la plaque dentaire, des éléments brillants attirent leur attention, il va s'avérer qu'il s'agit de particules de lapis lazuli:
les particules de lapis lazuli découvertes dans la plaque dentaire de la nonne
Monica Tromp - Science Advances
L'étude des dents, et particulièrement de la plaque dentaire renseigne sur les modes de vie, l'alimentation, mais pas seulement.
Le lapis lazuli, très rare à l'époque, pierre venue de l'orient lointain est le constituant d'un bleu très apprécié en enluminure, le bleu outremer. Il s'agit donc d'une découverte importante qui remet en cause notre vision du Moyen-Age, et que seuls des moines étaient les auteurs des manuscrits. Il y avait donc aussi des femmes, comme cette nonne qui devait lécher son pinceau et ne se lavait pas les dents.
Découverts dans le cimetière d'une ancienne abbaye de Dalheim en Allemagne, parmi une vingtaine de dépouilles,
Les fouilles du monastère de Dalheim Science Advances
Les restes étudiés ont été identifiés comme ceux d'une femme de 45 à 60 ans, qui avait mené une vie paisible, entre les Xe et XIIe siècles (997-1162).
Ce monastère a été détruit dans un incendie au XIVe siècle.
Mais l'important de la découverte est que cette nonne était copiste et que le lapis-lazuli était utilisé au début du Moyen-Age. Nous avons peu de témoignages directs de la vie des femmes au Moyen Age, et l'archéologie ici encore, vient au secours de l'histoire pour certifier que des femmes ont pu travailler dans un scriptorium.
Notre nonne devait donc être une artiste particulièrement douée car moins de 1% des ouvrages peuvent être attribués à une femme.
L'article dans Science Advances
et dans GEO
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