Dans le contexte actuel (cérémonie d'ouverture des Jeux Paris 2024, entre autres), je me souviens toujours avec consternation de l'affaire de la photographie "Piss Christ" exposée par la Collection Lambert à Avignon et dont Andres Serrano était l'auteur. Ceci dit, il a récidivé depuis, notamment en Australie où le scandale l'a suivi aussi.
Or donc, en 2011, le photographe exposait une photographie représentant un crucifix plongé dans un mélange d'urine et de sang (les siens). Après moult protestations, des tentatives de faire interdire l'exposition, des manifestations, l’œuvre a été dégradée à l'aide d'un marteau :
A.Serrano devant la photographie dégradée
Dès lors le scandale a été double opposant les croyants offensés par ce blasphème et de l'autre côté les aficionados de l'art qui criaient au scandale de la dégradation d'une œuvre d'art. Malgré la violence de l'acte, il faut noter tout de même que l'on s'en est pris à l’œuvre elle-même et non à son auteur.
Habitant Avignon à l'époque je me souviens très bien de ce scandale et j'avais été très choquée, principalement par les manifestations anti Serrano, notamment dans mon quartier, car tout près de chez moi se trouvait la chapelle des Pénitents Noirs, où les manifestations les plus virulentes ont eu lieu.
Sur le même site où j'ai pris la première photo : Media presse info - très anti-serrano
J'avais du mal à comprendre la violence ainsi déclenchée par une simple photo et ce quel qu'en soit le contenu. J'avoue que je trouvais la démarche plutôt ridicule. J'avais été beaucoup plus choquée par une précédente exposition du photographe, et une série de clichés de cadavres dans une morgue. Toute sa démarche tourne ainsi autour du morbide, du sado-maso, des excréments. Je ne discuterai pas de sa sincérité, personnellement cela ne m’intéresse pas qu'il ait des comptes à régler.
Provocation et double scandale avec la dégradation d'une oeuvre d'art. A noter que la Fondation Lambert est coutumière du fait. Depuis, on sait que c'est devenu une mode, en particulier chez certains extrémistes de l'écologie. Quoi que l'on pense en effet sur la "valeur" artistique d'une telle proposition, la destruction ne peut être une réponse, et bien entendu encore moins l'exécution des auteurs, ou de ceux qui s'en s'ont fait le relai ( et oui, depuis il y a eu "Charlie").
Que cela puisse choquer certains, je le comprends très bien, mais rien ne justifie la violence, ni que l'on réponde à la violence des œuvres d'un artiste par une violence plus grande. Cela s'appelle la liberté de penser et de s'exprimer.
NB : Pour résumer tout de même, on entend crier au scandale, et même au blasphème, lorsqu'on s'en prend à l'une des religions monothéistes, les mêmes qui condamnent tous ceux qui ne croient pas comme eux. (remarque personnelle).
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