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fardoise07

"Mort pour la France" - la première guerre mondiale et ses stigmates


Cérémonie du 11 novembre, ce matin près de chez moi à Guilherand Granges


J'y ai assisté, en hommage à mon grand-oncle, "mort pour la France" et dont le nom figure sur la plaque du monument aux morts. Et si je connaissais ce nom, sur cette plaque, j'ignorais jusqu'à il y a peu de temps, qu'il était mon grand oncle, et que mon père avait reçu son prénom en hommage. Et lui, ignorait aussi quel était le lien entre cet ancêtre mort à 20 ans sur le front de la Somme, en 1915, et lui. Participer à cette commémoration a été, pour moi, un moyen de renouer avec cette famille dont j'ignorais presque tout.

Merci donc aux recherches généalogiques bien facilitées par la mise en ligne sur Internet des données de l’État Civil et d'autres ressources. Je citerai ici celles qui m'ont permis de retrouver la trace de l'existence, courte, de Raoul Augustin Dumont.



Exposition à la mairie de Guilherand Granges


Alors si malgré mes recherches, je n'ai pas pu lui redonner un visage, sa fiche militaire m'a appris qu'il était grand, 1,72m, qu'il avait les cheveux châtain clair et les yeux bleus.


Archives départementales de l'Ardèche - Matricules des combattants de la 1ère guerre mondiale


De sa vie, je ne sais presque rien, si ce n'est qu'il était encore célibataire, qu'il travaillait comme boucher à Granges lès Valence, où il habitait avec sa famille. Sur son extrait de naissance, le 18 octobre 1894, son nom est orthographié Dumond, avec un d, mais il l'est avec un t sur sa fiche militaire et sur la plaque du monument aux morts.


Comme beaucoup de sa génération, il n'existe plus que pour avoir péri (pour reprendre le vers d'Aragon dans son poème, "tu n'en reviendras pas"). Incorporé en septembre 1914, il est mort à Béthincourt, près de Verdun, en janvier 1915.

Affecté dans un premier temps comme 2e canonnier dans le 7e Régiment artilleurs à pied, il est muté au 58e Régiment infanterie en octobre 1914 et rejoint le front. Aurait-il connu le même sort s'il était resté canonnier ?

Dès le début de la guerre la commune est évacuée car occupée par les troupes allemandes,

"En prenant le maire comme otage, le jeudi 10 septembre au matin, sous la pluie, toute la population est sommée, sous peine d’être fusillée, de sortir de chez elle sans rien emporter puis rassemblée sur la place du coq pour y être fouillée avant d’être expulsée du village dans l’obligation d’aller à Verdun pour la plupart puis vers l’inconnu."

Bombardée, reprise lors de la contre-offensive française de la Marne, la commune est à nouveau abandonnée aux Allemands du 24 au 30 septembre 1914. Après une préparation d’artillerie et une attaque d’infanterie, elle est investie par les Français du 30 septembre 1914 au 8 avril 1916.

C'est à Béthincourt, le 26 novembre 1915, que les gaz sont utilisés pour la première fois par les Allemands sur le front de Verdun.

Après la guerre, le village est reconstruit 500 mètres plus à l'Est.



Le secteur de Verdun (Meuse) a été particulièrement touché par les combats - Ministère de la Défense. A partir de 1916, une terrible bataille s'y déroule, laissant la zone dévastée, et en partie devenue une "zone rouge"

Plus de 100 ans après, la terre de cette zone semble à jamais vouée à la destruction, des milliers de cadavres gisent toujours là, des millions de munitions non explosées, alors il fut décidé d'y réinstaller une forêt, pour protéger ce qu'il est difficile d'exhumer.

la zone rouge sur Wikipedia le sol qui porte encore les stigmates de la guerre, et, derrière, la forêt.



Merci au club "généalogie" de la MJC de Guilherand Granges qui m'a guidée dans mes premières recherches sur le Net.

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