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fardoise07

Les photographies de Edward Sheriff Curtis et les nations amérindiennes

Dernière mise à jour : 14 août


Jeune fille Hopi - 1922.    Klamath woman" 1924

 

"Edward Sheriff Curtis est un photographe et ethnologue américain, né en 1868 et mort en 1952. Fasciné par les indiens d’Amérique, il va produire entre 1907 et 1930 environ 50000 prises de vue des 80 ethnies indiennes d’Amérique du Nord. Il en résultera une œuvre en 20 volumes et 2500 photographies, un corpus sans équivalent dans l’histoire de la photographie." photonumerique.codedrops.net 

J'ai volontairement choisi ces deux portraits de femmes et cette entrée en matière prise dans un article sur  Edward Sheriff Curtis pour montrer, qu'au delà de toutes les réserves et contestations que l'on a pu poser sur son œuvre, elle reste unique et primordiale dans la connaissance des peuples des nations amérindiennes, juste avant leur effondrement. 

En parcourant la Toile pour chercher des indications sur l'exposition au Musée des Confluences (ICI), je ne pouvais que tomber sur les photographies de  Edward Sheriff Curtis et être frappée par leur grande qualité esthétique (il soignait la mise en place, choisissait costumes et décors, et surtout a fait des tirages sur un papier de grande qualité). Mais son œuvre va au delà, car il a aussi collecté des chants, pris des notes,  et donc réalisé cet inventaire photo des 80 nations amérindiennes qu'il a croisées et qui existaient encore. 

Le contexte : au début du XXe siècle les guerres indiennes sont terminées et  les indiens ne constituent plus un obstacle à l’expansion occidentale.  C'est dans les réserves où ils sont parqués que le photographe les rencontre, et petit à petit les populations mesurent l'importance de son travail de mémoire. Car l'acculturation forcée se poursuit et se voit même sur certains clichés.


Tsawatenok-1914 - blog.grainedephotographe.com

  Bear Bull, Blackfoot 

 

Il nous donne à voir la vie dans les réserves, avec des hommes et des femmes le plus souvent revêtus de leurs atours de cérémonie, et ce monde peut paraître figé, du moins c'est l'un des reproches faits à son œuvre. Certains l'ont même qualifié de fossoyeur de la nation indienne. museedunouveaumonde.larochelle.fr 

 Mais cet article relève aussi la véracité de son travail, la description qu'il fait d'un monde en train de disparaître et toute la valeur qu'il faut lui accorder.

Et surtout ne nous lassons pas d'admirer la qualité photographique de ces clichés inestimables, et promenons nous dans ce musée,


Mère et enfant Assiniboin 1928 - dans les couleurs d'origine (?) de ces photographies

 Voir les belles reproductions du blog "Graine de photographe"

"The North American Indian, ou l’œuvre monumentale du photographe Edward S. Curtis"


 Voir aussi l'article d'une aminaute : "Edward Sheriff Curtis, portraitiste d'améridiens"

Des photos fascinantes qui témoignent de la vie des Indiens d'Amérique. Je lui avais consacré un modeste article aussi tellement j'ai aimé ce que cet homme proposait http://pestoune.kazeo.com/edward-sheriff-curtis-portraitiste-d-ameridiens-a123106244


En savoir plus sur l'histoire (que nous croyons connaître) et la situation actuelle des Amériendiens, une base de donnée que l'on peut consulter librement, mais partiellement, Encyclopedia Universalis (il faut être abonné pour lire l'intégralité des textes).

"Au XVIe siècle, explorateurs, trafiquants, conquistadores européens n'ont nullement rencontré un monde primitif et désert ; la population indigène, 12 millions de personnes au minimum, vivait des ressources locales, ne connaissait pas de mortalité endémique et précoce mais bénéficiait d'une bonne santé générale. La natalité était faible, les populations prospères. Par ailleurs, ils étaient fort peu absorbés par les tâches productives. Il y avait avant l'arrivée des Européens 2 000 langues indigènes. Beaucoup d'Indiens connaissaient 2 ou 3 langues, et il existait des moyens de communication intertribaux, langages par signes ou langues internationales. L'habitat était dispersé, les concentrations humaines permanentes de quelques milliers de personnes étaient rares. Il est courant de dire que la vie indigène, dominée par la religion, était essentiellement magique et caractérisée par l'insuffisance du développement technique : or les techniques indigènes n'étaient nullement rudimentaires, elles visaient à d'autres fins que la technologie européenne. Ces religions étaient dans leur expression extrêmement variées, ce dont les Indiens ne s'offusquaient pas, pas plus qu'ils ne cherchaient à étendre leurs propres croyances."

 L'histoire, nous pouvons la connaître aujourd'hui. 

"La population amérindienne est passée, États-Unis et Canada confondus, d'un peu moins de 500 000 individus en 1930 à plus de 3 000 000 en 2000. En 2001, on comptait quelque trois cents réserves indiennes aux États-Unis et environ deux mille cinq cents au Canada. Mais près de 75 p. 100 des Indiens des États-Unis et 42 p. 100 des Indiens du Canada vivent en dehors, à la recherche d'un emploi et de meilleures conditions de vie. "

La persécution, la ségrégation, l'acculturation forcée, le racisme, n'ont pas eu totalement raison de l'âme des nations indiennes.  Les photographies de Edward Sheriff Curtis sont comme des piqures de rappel. 

 


 

L'exposition au Musée des Confluences de Lyon proposait de découvrir l'image des Amérindiens, enfin celle que nous avons  forgée au fil des ans,  de la propagande militaire au western,

Elle s'intitule à juste titre "sur la piste des Sioux" car les Sioux  sont devenus l'archétype de l'Indien   pour masquer la diversité des populations.

"Les Européens, qui s'implantent en Amérique du Nord au 16e siècle, découvrent des populations supposées appartenir à un monde uniforme et homogène. Peu à peu, Français, Anglais, Hollandais apprennent à en mesurer la diversité mais l'imagerie diffusée en Europe se réduit à deux visions. Celle du « bon sauvage » vivant en harmonie avec une nature originelle et celle du « sauvage » tout court, violent et animé d'instincts primaires. Cette dernière image finit par l'emporter et à la fin du 19e siècle." Musée des Confluences

Comment l’image des Indiens d’Amérique a été inventée pour masquer leur colonisation - Télérama


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