Quand l'art participe à la fabrique des héros : la mort du jeune Bara
- fardoise07
- il y a 30 minutes
- 2 min de lecture

Jean-Joseph Weerts, La Mort de Bara (1883). Musée d'Orsay, Paris
Une peinture d'histoire comme les aimait le XIXe siècle. Près d'un siècle après l'événement, Jean-Joseph Weerts réactive le souvenir de ce petit tambour de 14 ans, mort pendant les guerres de Vendée, pour une commande de l’État.
"Sous l'impulsion de Robespierre, la Convention en fait un héros tombé en criant « Vive la République ! » sous les coups des royalistes et lui rend un culte patriotique et civique pendant l'an II, à travers des œuvres d'art et des fêtes. On exalte le sacrifice de cet adolescent. Ce culte rencontre l'adhésion populaire mais cesse après le 9-Thermidor.
Sa mémoire est réactivée sous la Troisième République, qui, mobilisant les arts, l'école, les fêtes, etc. en fait un des personnages importants de la mémoire républicaine française." Wikipedia . L'article présente aussi un portrait du jeune Bara peint par le même artiste.
"Au début des années 1880, différentes toiles représentant Bara sont réalisées. La mobilisation des artistes s'effectue essentiellement sous l'impulsion d'Edmond Turquet, sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts[7].
En 1880, Charles Moreau-Vauthier peint un tableau représentant Bara mort, intitulé La Mort de Joseph Bara. Il gît, habillé d'un uniforme et tenant un tambour"

Mais ce n'est pas pour ces tableaux là que je voulais parler de la mort de Bara, mais pour celui peint Louis David et conservé au musée Calvet d'Avignon,

La Mort du jeune Bara Jacques-Louis David 1794
A l'opposé du premier tableau, David peint un adolescent androgyne, nu, qui agonise seul. Il s'agissait pourtant aussi d'une commande d'Etat, pour une série consacrée aux martyres de la Révolution, mais qui est resté inachevée.
Beaucoup se demandent pourquoi l'adolescent est nu, et certains veulent y voir des symboles. J'avais eu une explication différente, plus prosaïque, lors d'une visite guidée du musée. En fait, il paraitrait que David peignait toujours ses personnages nus en ébauche, puis les habillait ensuite.

Je ne suis pas du tout spécialiste de cette période pour affirmer quoi que ce soit. Il n'en reste pas moins que ce tableau est particulièrement émouvant. Cette pose sera reprise par le sculpteur "David d'Angers qui réalise une sculpture en plâtre représentant Joseph Bara mourant. Plus précisément, il s'agit d'un modèle en plâtre pour une œuvre en marbre que David d'Angers ne réussit pas à placer au Panthéon." la panthéonisation de Bara, est annulée après le 9 thermidor, date de la chute de Robespierre.

L’œuvre de Jacques-Louis David est contemporaine de la mort du jeune tambour, tué le 7 décembre 1793, dans des circonstances mal définies, lors des guerres de Vendée. L’œuvre n'en n'est pas pour autant plus fidèle à la réalité, et son dépouillement n'est peut être du qu'à son aspect inachevé. On connait le lyrisme de David.
Érigé en héros de la République, le souvenir du jeune reste vivace et il deviendra un porte étendard pour de multiples causes. Voir l'article de Wikipedia
Comentarios