Les petites filles à l'école - fin du XIXe

Toujours grâce au challenge "un thème, un tableau" qui regroupe des blogueurs et blogueuses, celui du "tricot" a permis de découvrir tout un monde et que les peintres ont été inspirés par cette activité. Et par exemple cette œuvre de Richard Hall, qui en 1889 nous montre une classe manuelle, pour les petites filles, (*)

La Classe manuelle. École de petites filles (Finistère) - Richard Hall - musée des Beaux-Arts (Rennes) - L'histoire par l'image

Les petites filles apprennent le tricot, mais ce n'est pas la seule chose que l'on peut remarquer. En effet, ce qui m'a interpellée en premier, c'est le lieu, une grange, sans aucun équipement, elles sont même assises par terre. Alors ce tableau est-il représentatif de la seule Bretagne ? Ou bien, en 1889, l'instruction pour les petites filles, même rendue obligatoire par les lois de Jules Ferry, accusait-elle encore un grand retard? Cette scène le prouve.

"Les lois de Jules Ferry de 1881-1882, votées au début de la IIIe République, intensifient cet effort de scolarisation tout en contrant l’influence de l’Église. Toutefois le manque de locaux adaptés et un certain souci d’économie contraignent les mairies à dispenser cet enseignement dans des endroits improvisés, comme ici dans une grange. Cette pénurie permet à la Bretagne d’être l’une des premières à bénéficier du décret de 1881 sur la création des écoles de hameaux, mais l’obligation de les fréquenter ne sera effective que dans les années 1920." L'histoire par l'image.

Le Journal officiel, du 2 août 1882, définit l'éducation à dispenser aux fillettes :

Travaux manuels.

Cours élémentaire. Tricot et étude du point [...]. Point de marque sur canevas. Éléments de couture : ourlets et surjets. [...]Cours supérieur. Tricot de jupons, gilets, gants. [...] Notions très simples d'économie domestique et application à la cuisine, au blanchissage et à l'entretien du linge, à la toilette, aux soins du ménage, du jardin, de la basse-cour.

1° Objets de l'éducation physique

Sans perdre son caractère essentiel d'établissement d'éducation, et sans se changer en atelier, l'école primaire peut et doit faire aux exercices du corps une part suffisante pour préparer et prédisposer, en quelque sorte, les garçons aux futurs travaux de l'ouvrier et du soldat, les filles aux soins du ménage et aux ouvrages de femme.

2° Méthode

Le travail manuel des filles, outre les ouvrages de couture et de coupe, comporte un certain nombre de leçons, de conseils, d'exercices au moyen desquels la maîtresse se proposera, non pas de faire un cours régulier d'économie domestique, mais d'inspirer aux jeunes filles, par un grand nombre d'exemples pratiques, l'amour de l'ordre, de leur faire acquérir les qualités sérieuses de la femme de ménage et de les mettre en garde contre les goûts frivoles ou dangereux.

Annexe des programmes des écoles primaires publiques

Le Livre scolaire

Le chemin était encore long !

(*)Article de Marie des Vignes sur Wordpress, et le commentaire de https://zazarambette.fr/