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fardoise07

Eté 1944 : la Résistance libère Valence

Dernière mise à jour : 1 nov.


Samedi 31 août 2024 - la ville de Valence fêtait les 80 ans de sa libération

J'ai manqué de peu la voiture des FFI


Du 15 août, date du débarquement allié en Provence (*), jusqu'à la fin du mois, les combats font rage dans la vallée du Rhône.

Alors que les Allemands résistent à Marseille et Toulon,  les troupes américaines remontent la vallée par la rive gauche du Rhône afin de freiner les Allemands, tandis que celles du général de Lattre, qui deviendront la 1re armée, les imitent rive droite. La bataille de Montélimar (du 21 au 28 août) est rude mais décisive. Opposant la Task Force du général Butler, appuyée par les FFI, à la 19e armée du général Wiese qui compte encore 130 000 hommes, elle fait 2 500 morts. Ville de Valence


En juillet, l'armée allemande écrase le maquis du Vercors dans une opération d'envergure. Maquisards et habitants paient le prix fort, des villages sont rasés, des fermes détruites. Malgré cela, la Résistance reste active et organisée dans la Drôme et l'Ardèche, elle fera plus que participer à la libération, elle en sera un levier.

Dans la nuit du 17 au 18 août elle fait sauter l'immeuble de la milice à Valence, voir article ICI. Le 16,  Henri Faure et 20 hommes de son commando ont fait sauter le pont de Livron, en pleine nuit, un sabotage ô combien risqué, décisif dans la bataille de Montélimar, rendant la retraite des troupes allemandes beaucoup plus difficile. Le but était aussi d'éviter un bombardement américain, ces bombardements destinés à détruire les ponts, mais meurtriers et dévastateurs pour les villes et leurs populations.


Le 15 aôut, 20 bombardiers américains ont largué une centaine de bombes de 250 kg depuis 4 000 m d’altitude. Le pont est à nouveau détruit, ainsi qu'une partie de Granges lès Valence. A côté la basse ville est en grande partie détruite, y compris l'hôpital pourtant indiqué par des croix rouges sur le toit. En bas, les habitants tentent de sauver ce qu'il peuvent. et à droite les destructions suite à l'explosion d'un wagon de nitroglycérine. La préfecture, actuel parc Saint Ruf, des bâtiments situés jusqu'à 800 mètres de là, sont détruits aussi. Près de 300 morts et plus de 200 blessés graves, les habitants de Valence sont marqués pour longtemps par ces bombardements, et, comme tous les civils victimes de la libération musclée par l'armée américaine, partout en France, il restera cette image d'une aviation qui ne veut pas prendre de risque et bombarde de très haut. J'ai entendu cette remarque pendant toute mon enfance, et dans d'autres lieux, comme en Alsace.


La bataille de Montélimar, la plus importante et la plus décisive s'achève le 29 août. "Seules des troupes à pied peuvent fuir vers le nord. Ce sont 3 500 véhicules abandonnés, 2 500 morts et 3 000 prisonniers7 au total. Le général américain Lucian Truscott, commandant le VIe corps d'armée américain, écrit dans ses Mémoires, « de Montélimar à Livron, routes et voies ferrées étaient jonchées d'épaves de chars, de canons, de véhicules de toutes sortes. Des centaines de cadavres d'hommes et de chevaux couvraient la plaine ».

La retraite allemande se transforme en déroute." Wikipedia

 

L'armée allemande avait tenté de résister et de garder la position de Valence, pour permettre l'évacuation de ses troupes et de son matériel. Après l'échec d'une première tentative de la Résistance à Chabeuil, le 25 août, la victoire de Montélimar a permis l'affaiblissement de l'armée allemande dès le 30 et le 31 les FFI lancent l'assaut sur Valence. Dans la nuit, 14 compagnies de résistants viennent d’Alixan, de Chabeuil et de Beaumont. À 4 h, la ville est encerclée par 1 500 hommes qui pénètrent dans Valence vers 7 h 30.




Dispositif d’attaque dessiné par le commandant Bénézech pour libérer Valence le 31 août, une libération rapide, mais néanmoins meurtrière. Musée de la Résistance en ligne

A droite : patrouille FFI devant les Dames de France Mémoire de la Drôme

"La libération a été rapide, beaucoup de soldats allemands, autrichiens, polonais, se sont rendus sans difficulté. Les miliciens ont été vite capturés. Lorsque trois chars US arrivent sur la place Madier-de-Montjau vers 9 h, les derniers points de résistance de la ville ont été anéantis, tout est fini, les FFI ont déjà libéré la ville. Les FFI ont fait un millier de prisonniers et vingt tués chez les Allemands. Treize FFI ont été tués." Musée de la Résistance en ligne.


A voir sur France Bleue, "Un été de résistance, 80 ans après", une série de chroniques coproduites par France Bleu Drôme Ardèche et l'INA, avec le concours du musée départemental de la Résistance du Vercors.



Dont une consacrée à un fait unique en France : le détournement d'un train de déportés en Ardèche, entre Peyraud et Annonay, une attaque de nuit, menée par une poignée de résistants, principalement des cheminots, et finalement 67 personnes sauvées de la déportation.


A lire, une lettre écrite par une jeune Valentinoise à une amie anglaise, lettre qui détaille les événements de ces derniers jours d'occupation


à lire sur le blog "Un monde de papier"

Tout y est: les bombardements US pour détruire les ponts sur le Rhône et freiner le repli allemand, bombardements qui comm e à Avignon, firent de nombreuses victimes civiles, la Libération de Valence sans combat et les parades qui suivirent, les femmes tondues, l’explosion d’un train de munitions, des escarmouches au pied du Vercors, des maquisards exécutés par les Allemands, les destructions de guerre et les victimes civiles.
Le nombre des morts a été un peu surévalué (280 morts et 200 blessés le 15 août; 16 morts et des centaines de blessés pour l’explosion du train de nitro). Quant aux maquisards fusillés dans le secteur de la Baume-Cornillane, je ne vois pas pour l’heure de quel événement il s’agit. La Croix d’Or est un hôtel devant lequel on posa des trophées de guerre, de canons pris à l’ennemi.

(*) en exergue je voulais ajouter le fait que le débarquement de Provence avait apporté avec les caisses de munitions alliées, le chancre coloré, qui tue les platanes plus que centenaires du sud de la France.

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