Dans la nuit du 17 au 18 août 1944 un commando de trois hommes dynamitait l'immeuble où la Milice pratiquait ses interrogatoires, on sait dans quelles conditions, et ce en plein centre ville de Valence.
La Milice était installée dans les locaux de l'école du Palais, en face du Palais de justice,
Sur le site du Musée de la Résistance
La Milice avait établi son QG dans le bâtiment de droite
Crée en 1943, la Milice était chargée par le régime de Vichy de traquer et réprimer les opposants. Dans la Drôme la Résistance était très active et la répression se fait de plus en plus féroce. (3) Par exemple :
Le 12 décembre 1943, les miliciens exposent, Boulevard Bancel, le corps du maquisard Marcel Campion, après l'attentat contre un train de permissionnaires. Une pratique récurrente. (2)
"Après le déraillement d’un train de militaires allemands le 23 décembre 1943 à Vercheny, dans le nord de la Drôme, 55 personnes sont arrêtées par la Gestapo dans les villages voisins pour être déportées le 22 janvier 1944 vers les camps de travail en Allemagne." (3)
Les Résistants s'attaquent aux bâtiments de la Milice où sont torturés leurs camarades, mais ils s'en prennent aux miliciens eux-mêmes.
Message d’avertissement à un milicien - Musée de la Résistance (4)
L'attaque du bâtiment de la Milice de Valence était plus que risquée. Situé en plein centre ville, en face du Palais de Justice, il était gardé et surtout des résistants étaient détenus dans les caves.
La préparation a été minutieuse et le "commando Pons", dirigé par Paul Bernard, chef de dépôt à Portes et membre des Corps Francs, accompagné de Pierre Roche et Georges Rollier, a choisi un moment où il n'y a plus de prisonniers à l'intérieur du bâtiment. Ils pénètrent dans la ville avant le couvre-feu et préparent leur matériel, 18 kg de plastic, avant d'installer les pains dans un soupirail situé sur l'un des côtés du bâtiment. Pendant que l'un d'entre eux fait le guet, les deux autres franchissent les barbelés et installent les charges.
Ils parviennent à quitter les lieux, non sans avoir essuyé un tir de mitrailleuse, et se réfugient au sud de la ville avant de regagner Crest à pieds. Grâce à un retardateur à l'acide, une heure et demi plus tard, l'explosion retentit et fait quatre morts et dix-sept blessés parmi les miliciens. Outre le bâtiment, les archives sont détruites et les véhicules hors d'usage.
Les deux étages s'écroulent, et l'école Louis Pergaud a été reconstruite, mais différemment,
Cet acte héroïque est principalement détaillé sur le site du Musée de la Résistance lorsqu'on cherche à "Ecole du Palais" (1)
Pour les autres faits relatés :
(2) les miliciens exposent le corps du maquisard Marcel Campion
(3) Histoire de la seconde guerre mondiale sur le site de l'AJP Drôme
(4) le message d'intimidation destiné à un milicien et la lutte de la Résistance contre les miliciens toujours sur le site du Musée de la Résistance ICI
J'ai eu connaissance des détails de cette opération lors d'une visite de la ville, à la recherche des lieux et des hommes qui ont organisé la Résistance à Valence, organisée par le service Patrimoine -Pays d'Art et d'Histoire Valence Romans
Témoignage déposé sur mon 1er blog :
"Bonjour et bravo pour votre article (rare sur les blogs). Je suis lyonnaise et mes grands-parents étaient Résistants dans l'Allier. Le devoir de mémoire est plus que jamais indispensable, à l'heure où on voit monter le fascisme en Europe et la dangerosité de sinistres personnages comme Eric Zemmour, omniprésent dans les médias français. Merci à vous ; je visiterai votre blog avec plaisir.
Très cordialement." http://poussin17.over-blog.com/
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