C'était le 22 septembre 1992, mais ceux qui habitaient la région, au sens large, s'en souviennent toujours. Nous nous souvenons du choc ressenti en entendant les nouvelles, par les médias, puis par les proches qui habitent le Vaucluse. Les pluies diluviennes qui tombaient depuis des jours ont provoqué ce que l'on appelle pudiquement un "épisode méditerranéen", une montée des eaux brutale qui transforme les cours d'eau en torrents. Ce jour là ce fut l'Ouvèze qui grossit au point de tout emporter sur son passage, maisons, campings... faisant 47 morts dont 34 rien que dans la commune.
Ce mois de septembre là, je ne suis pas près de l'oublier, non, même si je n'ai pas été directement concernée. Il pleuvait si fort que je prenais toujours des chaussures de rechange, il s'agissait en effet de marcher dans l'eau, on se retrouvait trempé en quelque minutes. J'habitais alors Valence, loin de l'Ouvèze, sur place cela a du être bien pire, terrible.
Plusieurs villages ont été lourdement affectés par cette crue, (Wikipedia)
Le pont de Roaix, emporté
tout comme celui de Beaumes de Venise
Le pont romain de Vaison, que l'on voit sur la 1ère photo, qui avait résisté aux occupants Allemands, a résisté aussi à la brutalité des eaux, mais pas les maisons qui surplombaient la rivière, la ville garde les cicatrices de ces maisons arrachées.
En prenant en compte l'inflation, 500 millions de francs de 1992 représentent 108 millions d'euros en 2018 © Maxppp - Patrick Guyot pour France Bleue
Alors bien sûr, depuis nous avons connu d'autres catastrophes. Mais cela ne fera jamais oublier ce mois de septembre noir pour Vaison la Romaine et sa région.
Plus de détails dans l'article de Wikipédia déjà cité,
Une vidéo montre la violence déchaînée, justement sous le pont romain, ICI
A l'heure des bilans, a-t-on vraiment tiré tous les enseignements ? Il faut croire que non. Car depuis, d'autres campings installés dans le lit des rivières ont été emportés - la Durance et le Verdon 1994 - le Var 1996, etc... Les dégâts ont été considérables. Alors, on continue à installer des terrains de camping dans les lits des rivières, à construire en zone inondable...
En 2020, les vallées de la Tinée et de la Vésubie ont été cruellement frappées par ces pluies diluviennes et les cours d'eau transformés en torrents dévastateurs.
La liste n'en finit pas de s'allonger.
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