Pour s'aventurer hors des temps historiques, un petit détour par l'histoire des sciences, histoire toujours en train de s'écrire, au centre de la Pangée, ce méga-continent défini par Alfred Wegener, "inventeur" de la notion de dérive des continents, qui a évolué vers celle de la "tectonique des plaques".
Au départ de mon propos, un village de la Drôme qui a été désigné comme le "centre de la Pangée", la Baume Cornillane, soit la grotte des Cornillans, situé au pied du Vercors, et ce sont plus précisément ces roches là, soulevées par la tectonique, qui seraient au centre du continent originel,
Thierry Monod et Charles Régimbeau ont montré que la France se trouvait au centre de ce mégacontinent et plus exactement la Drôme actuelle et il l'ont placé à la Baume Cornillane (panneau explicatif placé au sommet du village).
Cartes : Hitek.fr
Sur ces cartes de ce que devait être la Pangée, on peut situer la France et, à peu près la Drôme. C'est vrai que vue ainsi, l'acceptation peut se concevoir.
A noter que l'on trouve aussi des roches appartenant au continent originel en Ardèche.
Par delà ce détour local, il faut situer cette découverte dans son époque, avant la 1ère guerre mondiale : Alfred Wegener, astronome et climatologue allemand cite pour la première fois ce terme dans une conférence en 1912, puis dans son ouvrage "La Genèse des continents et des océans" publié en 1915. Il parle aussi pour la première fois de translation horizontale des continents. Il faudra attendre 40 ans pour que sa théorie trouve un écho chez ses confrères géologues et que la dérive des continents, comme la formation des reliefs, a été démontrée par les géophysiciens, à la suite de plusieurs découvertes et constations, notamment par l'étude des fonds marins.
S'il n'est pas le premier à penser à une dérive des continents, Alfred Wegener est parti de constatations pour élaborer sa théorie d'un continent unique, qu'il nomme Pangée, du Grec ancien, Pan (toutes) et gaïa (terre) : toutes les terres sont assemblées entourée d'un océan unique, qu'il nomme Panthalassa, à la fin du Carbonifère, il y a environ 290 millions d'années. Le continent commence à se fissurer en plusieurs blocs après 250 millions d'années, formant au fil du temps les continents que nous connaissons aujourd'hui.
Comme d'autres il avait été frappé par le similitude des tracés des côtes de part et d'autre de l'Atlantique, mais aussi celle des fossiles trouvés dans des endroits éloignés du globe. Il avait aussi relevé des indices climatiques que des changements globaux ne pouvaient expliquer.
A partir du XVIIe siècle les cartes géographiques deviennent plus précises et un parallélisme entre les côtes américaines et les côtes africaines devient évident,
terrestris projectus ou Mappemonde de Pisani - BNF
L'Atlantide, le Déluge, parlaient déjà d'un continent disparu, mais ce n'est qu'avec le développement de la géologie scientifique que l'on cherchera à expliquer la formation et l'évolution de notre planète, la formation des montagnes, les séismes, etc. Avec le concours d'autres disciplines scientifiques, les différentes découvertes (nature des roches, leurs positions, les couches terrestres, les fossiles...) vont modifier au cours des siècles, mais surtout à partir du XXe, notre vision de la Terre et apporter des explications.
Je ne veux pas entrer plus en détail dans des notions que je maîtrise mal, je cite ci-dessous plusieurs liens pour aller un peu plus loin dans cette histoire passionnante qu'est celle des sciences. La théorie de la tectonique des plaques en est l'une des découvertes majeures, après celles de Galilée, Newton, Darwin, Hubble, qui ont façonné notre compréhension de la vie de la Terre. Les intuitions d'Alfred Wegener ont été confirmées par des découvertes postérieures, et la théorie de la "tectonique des plaques" est aujourd'hui attestée et affinée chaque jour un peu mieux.
Pour plus d'informations sur cette histoire récente,
- une histoire de la théorie de la tectonique des plaques
- Voyage au centre de la Pangée - Conférence de Jean-Sébastien Steyer sur l'étude des fossiles www.pourlascience.fr
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