Tout contre l'église d'Etoile sur Rhône est déposée une ancienne pierre à mesure, telles qu'on les utilisait avant la Révolution,
... que le passant est en train de regarder...
On sait que ce n'était pas là sa place d'origine, elle serait le dernier témoin de l'ancienne halle.
C'est l'une des rares conservées dans la Drôme avec celles de Donzère, de Menglon et de Saint Nazaire le Désert. Valence et Crest ont conservé la mémoire de ces pierres dans le nom d'une place ou d'une rue.
Taillée dans une grande pierre, elle comporte trois cavités de taille différente, ouvrant sur le devant par les orifices identiques.
On y mesurait les grains, mais aussi d'autres marchandises (sel...). On remplissait par le dessus et l'orifice était fermé par un portillon fixé par des gonds dans la pierre. Ensuite un radoire égalisait la surface, (règle ou rouleau qui a une rive (côté) carrée et l'autre ronde. Les grains et farines se radent du côté de la rive ronde) - Les denrées s'écoulaient ensuite par devant, et pour faciliter l'écoulement les cavités ont toutes un fond incliné.
La mesure à Etoile était le setier : les cavités étaient étalonnées en :
1 setier - 73,06 litres
1/2 setier : 1 emine ou eymine
1/4 de setier : 1 quarte
La valeur du setier variait d'un territoire à l'autre, il en existait pas moins de 14 dans la Drôme avant la Révolution. Toutes les mesures d'harmonisation s'étaient heurtées aux usages et il faut attendre le décret du 18 germinal an III (7 avril 1795), qui introduit le système décimal, et métrique, pour que tous ces systèmes de mesure soient abandonnés. A part le setier, il existait aussi le bichet (boisseau), le métier, la carte, le livrot... Chacune est reliée à une parcelle de terre qui peut être ensemencée par elle, pour le setier la surface ensemençable est la sétérée.
Tout cela était encadré, ce qui n'empêchait pas les fraudes, facilitées encore par les différences locales. Le poids et mesures étaient l'une des attribution des seigneurs, et faisaient partie des droits abolis le 4 août 1789. Le seigneur touchait une taxe : le droit d’étalonnage, après contrôle. Les seigneurs très attachés à cette taxe continueront à la percevoir jusqu'au 28 mars 1790. "C’est dès lors l’État qui assurera le contrôle primitif des instruments avant leur mise en service ainsi que le contrôle périodique, et qui percevra les droits correspondants." (*)
(*) Les mesures à grains du XVIIIe siècle - Dans le lyonnais - fdmf.fr - Fédération des Moulins de France
et encore :
Le setier - Wikipedia
Inventaire des instruments de mesure de capacité en pierre (présentation) Persée
La mesure à grains Sortir Bouger
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