top of page
fardoise07

Les enluminures cisterciennes

C'était le thème d'une conférence proposée dans le cycle « Les enluminures et peintures de manuscrits » par les « Amis du Musée » de Valence, en janvier 2014. J'ai manqué les deux premières qui présentaient les manuscrits espagnols, puis les peintures de manuscrits persans, dommage pour moi, car je les connais moins bien...


Le thème exact abordé par Catherine de Buzon, historienne de l'art, était « les manuscrits de Citeaux » et excluait donc ceux de la belle bible de Clairvaux, par exemple, et concernait les manuscrits conservés à la bibliothèque de Dijon et la période romane, celle où Etienne Harding était abbé de Cîteaux, soit entre 1099 à 1133. C'est ce que l'on appelle le premier style des manuscrits cisterciens, celle où les moines enlumineurs s'écartent de la doctrine cistercienne de strict retour à la règle bénédictine et à l'absence de tout décor qui pourrait détourner l'attention des moines de l'essentiel, la prière et le recueillement.



citeaux-moralia-in-job-ms170-fol6v


Dans cette première période, les moines de Cîteaux participent aussi à l'évolution des techniques de calligraphie et d'enluminure, avec le développement de la « belle écriture », seule soumission aux prérogatives laissées par Bernard de Clairvaux, et le travail sur les couleurs, avec une palette limitée. Sinon, les manuscrits de cette période débordent de créativité, toutes sortes de personnages, depuis les frères convers et les moines eux-mêmes, dans la quotidienneté de leurs travaux,



qui se plient à la forme de la lettre pour venir la dessiner -  Bibliothèque de Dijon -

citeaux-moralia-in-job-ms170-fol59


Sans le recours à la dorure, ou si peu, et avec une palette de couleurs limitée, les moines de Cîteaux nous ont laissé toute une iconographie d'une richesse et d'une inventivité extraordinaire. Comme la conférencière l'a justement fait remarquer, certaines lettres reviennent plus souvent que d'autres, comme les Q. notamment dans le jambage, inférieur, ou le P, qui permet de développer l'histoire tout autour de l'arrondi, mais aussi au milieu et dans la hauteur de la hampe.


citeaux-moralia-in-job-ms173-fol103v


.

Les second et troisième styles marquent un retour à un plus strict respect à l'austérité de la règle cistercienne avec des lettres monochromes, pour mieux saisir la différence, j'ai pris deux initiales I, parmi les exemples les plus célèbres, le second provenant de la bible de Clairvaux,



Catherine de Buzon a évoqué plus largement la symbolique de ces représentations avec leur ancrage dans l'époque, mais telle n'est pas mon intention ici, il ne s'agit pour moi que d'une simple présentation des manuscrits cisterciens. 


Pour plus de détails se reporter sur le site de bibliothèque de Dijon,

pour les représentations que je cite dans l'article, sauf la bible de Clairvaux, conservée à la bibliothèque de Troyes 

et bien entendu sur Wikipedia, par exemple la bible d'Etienne Harding


J'ai déjà cité ces enluminures dans les articles consacrés à la "révolution technologique" au Moyen Age, à laquelle les moines cisterciens ont largement contribué, comme ce S particulièrement inventif,


bibliothèque de Dijon – IRHT_094260-p -


Posts récents

Voir tout

Comentários


bottom of page