Histoires de couples dans la statuaire romane
- fardoise07
- il y a 1 jour
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Dernière mise à jour : il y a 13 heures
J'ai choisi cette photographie personnelle d'un couple homme/animal, à vrai dire c'est difficile à déterminer, pour aborder ce sujet à la fois particulier et vaste dans l'iconographie romane. Et oui, je les trouvais mignons ces couples qui avaient l'air amoureux, proches et amicaux pour le moins. C'était avant de pousser un peu plus loin mes recherches.
Je n'ai pas recherché dans mes photographies d'autres exemples, j'en citerai quelques uns pris sur la Toile. Le monde des modillons offre une infinie variété de thèmes iconographiques, et ils peuvent s'avérer grivois. La thèse officielle est que ces églises bâties par un clergé peut être plus éclairé que ses ouailles, s'adressaient à des personnes illettrées et qu'il s'agissait de faire passer des messages, et plus particulièrement dissuasifs contre la l’adultère, la luxure, la sodomie, tout ce qui était considéré comme impur, voire satanique. Les thèmes religieux côtoient donc des scènes plus profanes, pour ne pas dire triviales.
C'est le couple, l'un des plus connus, d'Aulnay de Saintonge qui m'avait inspiré cette thématique des couples. Deux personnages enlacés, cela peut représenter tant de choses, ils fraternisent, ou ils combattent, comme à droite ? Car ici, il s'agit de deux hommes. Alors, deux hommes qui se touchent, s'ils ne combattent pas, sont-ils là pour fustiger l'homosexualité, considérée comme hérétique en ce début du Moyen-Age, et la décourager, notamment au sein du clergé ?
La connotation sexuelle peut être plus nettement marquée, et certains modillons ne laissent aucun doute,
"Les scènes d’accouplement entre un homme et une femme sont assez courantes. La position le plus souvent adoptée est celle de la femme assise sur les genoux de l'homme ; de temps à autre, le couple est debout, l'homme derrière la femme." J'ai choisi deux exemples plutôt "softs", mais les représentations peuvent être plus explicites. Voir l'article cité de Wikipedia
Au cours du XIIe siècle, ces petits blocs de pierre sculptés, soutenant une corniche ou une toiture vont se généraliser et une multitude de thèmes vont s'y déployer. La plupart seront profanes, et si les premiers à souffrir de la haine de l’Église sont les musiciens, jongleurs et autres acrobates, tous les péchés sont là représentés, sous forme d'animal, de monstre, mais le plus souvent d'hommes et de femmes. Très souvent, vu la hauteur à laquelle ils figurent dans le bâtiment, ils sont très provocateurs, enfin pour nous, pour l'homme du Moyen-Age, c'est encore à voir. Leur impudeur a provoqué au XIXe siècle bien des destructions, martelages dus à des puritains.
Alors, ce gentil couple qui s'enlace est-il vraiment satanique ?
NB, à droite un visage, il en figure aussi beaucoup parmi les modillons. Ces petits espaces situés à l'extérieur de l'église ont servi de défouloir, une manière de laisser libre cours à la fantaisie des sculpteurs, dans une époque de grande effervescence. Enfin, c'est ce qu'il me semble.
Pour en savoir plus, je vous renvoie à l'article très documenté de Wikipedia sur l'iconographie des modillons romans.
Un autre article sur les "modillons curieux des églises romanes" renvoie plus précisément à ces représentations "montrant ou symbolisant la concupiscence, un comportement libidineux ou licencieux, la luxure, l'impudicité."
(*) Cette église est très particulière, notamment avec sa façade plane où sont incrustés des reliefs en remploi,
Bien que situé sur la rive droite du fleuve, le « Locus Champaniae », fief des sires d’Albon, était une enclave du Dauphiné en Vivarais jusqu’en 1790 et dépendait de l’archevêché de Vienne. Les circonstances de la fondation, comme de la construction, de l'église Saint-Pierre de Champagne restent obscures. Patrimoine ardèche
Autre particularité : sa couverture en coupoles. Voir l'article cité.
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