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Christine de Pisan héritière des Trobairitz et première femme de lettres française

Dernière mise à jour : 25 oct.

Christine de Pisan est née à Venise en 1364. Son père médecin est appelé à Paris en 1368 par Charles V. Elle reçoit l'éducation réservée aux filles de la noblesse. Pour la suite, voir sa biographie sur Wikipedia, ou toute autre encyclopédie.  


Ce qui fait sa singularité, c'est que lorsqu'elle devient veuve elle décide de ne pas se remarier, et refuse d'entrer au couvent. Malgré les difficultés financières elle parvient à vivre des ressources héritées de son père et de son mari, ainsi que de sa plume. « De 1399 à 1418, avec une période particulièrement féconde entre 1400 et 1410, Christine a produit une œuvre considérable, en prose et en vers »  Elle devient un écrivain renommé, dans la France d'alors et à l'étranger. Wikipedia



Christine de Pisan présentant Le Livre des trois vertus à l'enseignement des dames à Marguerite de Bourgogne, la toute jeune dauphine de France. Wikipedia


L'époque de Christine de Pisan sonne la fin de la littérature courtoise, lorsque Jean de Meung reprend le Roman de la Rose, nous sommes loin de Guillaume de Lorris, dernier vrai représentant de cette tradition courtoise. Le ton est plus désenchanté, dogmatique. Fini le temps où la femme était la Dame, symbole de la perfection et de toutes les aspirations les plus nobles. Un vent d'anti féminisme commence à souffler. Lorsque Christine de Pisan compose son "Épître au Dieu Amour", pour contrer les idées de Jean de Meung, c'est l'Université de Paris qui se sent attaquée. Une querelle s'ensuit, seul Jean  Gerson soutiendra Christine de Pisan, lui qui, comme elle, défendit aussi Jeanne d'Arc.



Boccaccio, Livre des cleres et nobles femmes, BnF, MS Français 12420, fol93r, c. 1401  (*)

cottesimple.com/ A découvrir en ligne sur Gallica

Christine de Pisan est ici comparée à la courtisane grecque Léonce, pour avoir critiqué Jean de Meung. 


Alors, oui, Christine de Pisan est bien l'héritière des Trobairitz, la dernière femme qui défendit l'amour courtois et toute la pensée de la chevalerie, s'ouvre après elle l'ère des "femmes savantes", si décriées dans toute la littérature française, Molière en première ligne. Il faudra attendre la fin du XIXe et le début du XXe siècles pour que son œuvre soit redécouverte et que l'on passe outre la condescendance réservée à la littérature féminine. Sa figure sera utilisée par la Résistance, elle qui en pleine guerre de Cent Ans dédie un ouvrage à Jeanne d'Arc, Le Ditié de Jehanne d'Arc, 1429. Un grand nombre de travaux lui sont consacrés, pas seulement par les milieux féministes.



Voir la réalisation de l'atelier d'enluminure et de calligraphie d'Avignon - ICI


Retrouver aussi Christine de Pisan dans l'ouvrage de Régine Pernoud, "La Femme au temps des cathédrales".

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