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1562 : le Baron des Adrets occupe Valence

Dernière mise à jour : il y a 6 jours

le 27 avril 1562 le Baron des Adrets entre dans Valence et occupe la ville au nom des troupes protestantes. Suite à un différent avec le duc De Guise il s'est converti à la religion réformée et il est devenu commandant des troupes protestantes, en Provence, après la mort de Périnet Parpaille et en Dauphiné. Voir article "Le Baron des Adrets"

Lorsqu'il arrive à Valence, c'est un dimanche. Les prêches étaient interdits aux protestants dans les centres villes. A Valence ce dimanche là, les protestants étaient donc sortis extra-muros et lorsqu'ils ont voulu revenir en ville, le lieutenant-général du Dauphiné La Motte-Gondrin,  avait fait fermer les portes. Les protestants se ruent pour entrer puis poursuivent La Motte-Gondrin jusque dans sa maison, côte des Chapeliers, où ils l'assiègent.



d'après une gravure de Tortorel et Perrissin dans Études drômoises, revue trimestrielle,

n°69 de mars 2017 pp. 22 à 26

C'est alors que les troupes du Baron des Adrets arrivent dans Valence. Ses lieutenants Furmeyer, La Charce et de Montbrun tuent La Motte-Gondrin puis le pendent à une fenêtre.


Pour plus d'une année, la ville sera protestante. Le Baron des Adrets jouera la carte de la légalité, cherchant le rapprochement avec le pouvoir royal.(1)

Même si des troupes protestantes sont présentes dans la ville, hébergées et nourries, il ne convient pas de parler d'occupation. Valence est une ville étape pour la province. Malgré tout la présence des soldats devient pesante et mal vécue par les habitants. Si les soldats avaient pour devoir de payer leurs vivres et les frais d'occupation, dans les faits c'est plus souvent la réquisition qui est l'usage. Les familles les plus aisées sont mises à contribution pour le financement de ces troupes.

Quelques actes iconoclastes sont à déplorer tout au début (2), mais, dans l'ensemble, c'est une relative  tolérance religieuse qui prédomine  durant cette première guerre de religion déclenchée par le massacre d'Amboise en 1560 et qui gagnera peu à peu la Province. Des prêtres sont restés en ville, et même, le 15 août 1562, l'évêque Jean de Montluc est accueilli en grande pompe. 


Le Baron des Adrets - Anonyme - Wikipedia

Pour avoir voulu négocier la paix, le Baron des Adrets est arrêté le 10 janvier 1563 à Romans. Entre temps il avait combattu dans tout le Dauphiné et en Provence.

L'édit d'Amboise établit une première paix en mars 1563. En Mai, Crussol, qui a remplacé le Baron des Adrets, dépose les armes et en juillet le Maréchal de Vieilleville entre dans Valence.


 

(1) de nouveaux éléments ont été apportés par les recherches de Nicolas Danjaume sur "Valence pendant la première guerre de Religion" - conférence aux Archives Départementales de Valence le 21 11 2017 - ainsi qu'un article dans Études drômoises, revue trimestrielle, n°69 de mars 2017 pp. 22 à 26 - dont des extraits sont visibles sur la Toile ICI 

Des détails sur ses sources, et son travail de mémoire : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00407476/file/La_ville_et_la_guerre_2.pdf


(2) En 1562 puis en 1567, la cathédrale Saint Apollinaire sera incendiée, notamment, provoquant l'effondrement des voûtes du chœur,


Une cathédrale ruinée, d’après la Cosmographie de Belleforest. 1575. Coll. Jacques Benevise. / © SVah Valence Romans Sud Rhône

 

"Deux vagues de destruction touchent les édifices catholiques de Valence en 1562 et en 1567 à l’issue desquelles toutes les églises sont incendiées, y compris la cathédrale. Afin de surveiller les potentiels émeutiers, le roi Henri III accorde à la ville la construction d’une citadelle et le doublement des remparts de la ville. Au 17e siècle, après la signature de l’Édit de Nantes la ville relève difficilement ses lieux de culte. Le passage incessant des troupes ruine l’économie de la ville et provoque la fuite importante des habitants."

 

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L'intérêt de revenir sur cette période est d'affiner notre vision des guerres de Religion, vécues de manière différente en province, notamment à Valence où les factions n'ont pas usé de violence, sauf intervention extérieure, et où, au contraire, c'est une conscience urbaine qui s'est développée dans une ville un temps sortie de l'obédience prégnante de son évêque, et "contre" la présence pesante de troupes à l'intérieur de la ville. Et lorsque la violence se déchaînera, Nicolas Danjaume fait remarquer qu'il y aura peu de  Saint Barthélémy en province.

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