Soyons : plus de 100 000 ans d’histoire
- fardoise07
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Dernière mise à jour : il y a 5 heures

J'ai déjà évoqué le site de Soyons et son histoire, " Soyons des millénaires de peuplement humain" , et j'y reviens car j'ai établi un résumé de l'histoire de ce village lové le long du promontoire de Malpas et dans deux vallées qui se rejoignent à ses pieds, la vallée du Rhône et celle de Toulaud, pour une sortie découverte organisée par le club "balade découverte" de la MJC de Guilherand Granges.
Une histoire qui débute il y a plus de 100 000 ans : l’homme de Néandertal s’installe dans les grottes. Puis, au Néolithique, Sapiens établit des aires de dépeçage des mammouths au pied des massifs, dans le quartier des Lèches.
A l’âge du fer puis à celui du bronze le site du Malpas devient un oppidum et une fortification est construite à la période de Hallstadt (1200 à 450 avant avant N.E.), créant un habitat fortifié.

Un site datant de l’âge du bronze (1650 à 1350 avant J.-C ), a été fouillé aux Freydières avant la construction d’habitations. Voir l'article ICI.
Sur le sentier botanique, il est possible de voir des plantes que les hommes de la Préhistoire utilisaient déjà.
Les Gaulois : Les Segovellaunes s’installent à leur tour sur l’oppidum de Malpas, et dans la plaine de Valence. Dans le quartier de Brégoule, des traces d’habitat du Ve siècle avant Notre Ère, ont été fouillées.

Habitat du Ve siècle - Fouilles du quartier de la Brégoule, près de l'école,
elles servent aujourd'hui de terrain d'expérimentation pour les archéologues en herbe.
Un autel dédié à la déesse Soïo a été découvert dans la chapelle Saint Gervais.
Après la défaite des Gaulois, ce sont les Romains qui implantent une colonie, Valentia, et à Soyons, la ville gallo-romaine s’étend sous le village actuel. Récemment, un espace thermal a été fouillé au 485 rue du Paradis (route de Toulaud). Voir l'article ICI
Au Moyen-Age, les habitats se réfugient à nouveau en hauteur et des fortifications sont construites au XIIIe s. (dont il reste la tour), et une motte castrale remplace l’oppidum. Le village, et son église du XIIe s. s’établit, lui, en contrebas, le chemin des Sangles reliait les deux.
En 737, les religieuses bénédictines de Viviers fuient leur monastère dévasté par les Sarrasins pour venir s’installer à Soyons, y transportant les reliques de Saint Venance.

Fragments d'un chancel carolingien insérés dans l'un des murs de l'église.
Le site https://www.patrimoine-ardeche.com/visites/soyons.htm - propose un tableau résumant les fouilles archéologiques qui ont été effectuées à Soyons, s'y ajoutent les deux dont je parle dans les articles cités.
Les guerres de Religion vont faire des dégâts à Soyons, l’abbaye N.D. de Soyons est brûlée par les Huguenots de Privas, en 1562, et les religieuses se réfugient à Valence.
Sous Louis XIII et Richelieu, les troupes royales rasent le village et les fortifications en 1629, ne laissant que la tour, penchée depuis.

La tour vue depuis le chemin des Lônes
Le pasteur Claude Brousson est à l'origine du "projet de Toulouse " de 1683 où il fut décidé de prêcher dans tous les lieux interdits, notamment sur les emplacements des temples démolis. Pour le Vivarais, ce fut Isaac Homel, pasteur à Soyons qui prit la tête du mouvement et sera exécuté à Tournon (octobre 1683). Après le massacre du Serre du Muans (Broffres) par les troupes royales, la répression contre les protestants s’intensifie,
Le 18 octobre 1685, Louis XIV prononce la révocation de L’Édit de Nantes.
Jusqu’à la guerre des « camisards » qui s'achèvera dans le Vivarais.
Aux siècles suivants, la commune s’étend et des industries s’y installent, dont une corderie, et une usine métallurgique près des gisements de fer (site de la Pyrite). Au XIXe siècle, le chemin de fer vient couper le village de l'accès direct au Rhône, aujourd’hui la voie n'est plus utilisée que pour le transport des marchandises. Devenue trop petite, l’église est remaniée et son chevet est transformé en entrée.
La tranquillité de la commune va être bouleversée par les deux guerres mondiales, le monument aux morts rend hommage à ceux qui ne sont pas revenus de celle de 14-18, et lors de la seconde, le village, avec son maire Marcel Astier compte un réseau de résistance, et sera le lieu de l'une des batailles lors de la Libération.
Le 10 juillet 1940, il est parmi les quatre-vingt parlementaires qui votent contre les pleins pouvoirs à Philippe Pétain et rejoindra Londres.

Marcel Astier (photo le Dauphiné) - et Claudius Brunier, enseignant et prêtre, avait fondé le maquis de Rochepaule - la seule victime parmi les maquisards, le 26 août 1944 - avec Emma Broc, victime civile tuée à sa fenêtre par les soldats allemands.
Le 26 août 1944, lors de la bataille de Soyons, les maquisards de Rochepaule vont faire sauter la gare où était entreposé du matériel de guerre allemand, contribuant à désorganiser et à disperser une partie de la 19e armée allemande qui tentait de se replier sur la rive droite du Rhône et sur la sur la RN86.
La bataille de Soyons - PDF
Depuis, le Rhône et ses rives ont été aménagées par la CNR, et la Via-Rhôna traverse le village, des gites d'accueil ont été installés pour accueillir les randonneurs.
Un musée installé place Soïo, propose aux visiteurs des artefacts découverts lors des fouilles. https://www.grottes-musee-soyons.fr/
Pages consultées :
Soyons - Wikipedia
Soyons - De Néandertal à nos jours
Patrimoine de l'Ardèche : le site de Soyons
"Le promontoire du “ Malpas ” à Soyons (Ardèche) : un habitat fortifié de l’âge du Fer sur la rive occidentale du Rhône" HAL Université de Lyon
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